mardi 17 mars 2015

31 août 2010 Port Angeles, Washington, 6 jours d'arrêt

Je vous écris cette chronique avec un retard de près de quinze jours. Ceci peut vous sembler anodin, mais quinze jours dans le genre de vie que nous faisons sont une éternité, car chaque journée nous apporte tant de nouvelles expériences et de vécus que je ne dois pas prendre trop de retard dans ma rédaction. Une chance que j'ai la mémoire de ma mère! En parlant d'elle, ma chère maman à 85 ans bien sonnés, a décidé de se mettre à la page et à maîtriser un ordinateur. Et croyez-moi, ce que veut Rita, Dieu le veut! Alors, Mom, je te souhaite la bienvenue à bord, on va se tasser un peu.
Ceci étant dit, nous avions prévu de faire cette halte pour réparer les choses brisées, huiler les portes qui couinent, vidanger les huiles, faire la rotation des pneus, etc. Yves et moi avons appris à faire de "l'ingénierie ", car il faut faire des pièces avec ce que nous avons, et ça marche! (enfin, à ce jour.)
Nous sommes stationnés dans la baie "Crescent" Une très belle baie qui nous fait oublié le prix exorbitant que l'on nous demande pour une piètre qualité de service. Ici il y a plus de règlements que de facilités. Mais les couchés de soleil!

 

Pour ce qui est de la baignade dans le Pacifique, alors là, il faudra repasser! Je n'ai jamais pu aller plus loin que la hauteur des genoux. Brrrrrrr!
Finalement, nous avons eu trois jours de repos, alors pourqoi ne pas faire une petite incursion en sol canadien? Nous avons pris le "Coho" pour l'île de Vancouver et visiter Victoria. Une traversée de 90 minutes (Mom tu n'aurais pas aimé!)
Port Angeles

Le Coho
Victoria
Je dois vous avouer que nous avons été un peu déçus par la ville de Victoria. Pour nous familiariser avec la ville, nous avons emprunté un tour comportant 23 arrêts.

Il se vante même d'avoir un des plus grands quartiers chinois. Mais ils sont tellement en manque de chinois, qu'ils engagent des figurants. Yves a encore trouvé un moyen de faire une piastre, mais on n’est pas dupe tout de même!
Heureusement, nous avons découvert un pittoresque village bâti sur l'eau. C'est pratique, quand le voisin te tombe sur les nerfs, tu largues les amarres. De plus, le guide nous a rabattu les oreilles tout le long de la visite comme quoi le meilleur poisson de Victoria, de l'île, de la province et même du pays, se trouvait ici au restaurant chez Barb's. Cela tombe bien, car depuis le début de notre voyage, nous n’avons jamais pu trouvé de poisson frais, nulle part! Les seuls poissons qu'on nous offraient étaient congelés, panés et baignant dans son jus! ( Je ne pensais pas que le poisson baignait dans le gras?)
Donc, finalement nous avons trouvé le restaurant chez Barb's avec une file d'attente à la porte, un bon présage, pour finalement voir le fameux panier en osier avec des feuilles de buvard au fond (pour ne pas tacher la nappe) avec une barge de frites et une masse difforme de pâte cuite dans l'huile et qui devait peut-être contenir à l'intérieur un bout de poisson, pouah!
Heureusement, le "Fisherman Wharf" valait la visite. Toutes ces maisons flottantes, toutes plus originales les unes que les autres.
Celle-ci est en vente pour 280,000$ CAN.
Pour reprendre le bateau, nous avons eu une petite frousse, une fonctionnaire qui fonctionne! Il n'y a rien de plus dangereux. En effet, la douanière américaine venait de décider que nous n'avions pas les papiers nécessaires pour séjourner une année aux États-Unis! Petite panique bien justifiée, alors plusieurs échanges en français et discussions animées, la douanière n'y comprend plus rien et réalisant peut-être les difficultés à venir, nous remet nos papiers avec l'air de dire: "Aller donc vous faire pendre ailleurs" Ouf! Voilà le bon truc, on va s'en servir une autre fois aussi.
Autre belle découverte, le "Hurricane Ridge national Park". Un col de montagne de 5,000 pieds (Mom, tu n'aurais pas aimé la route!)


Les animaux s'approchaient de nous, sans crainte!

Il faut redescendre maintenant, une route tortueuse, en lacet, étroite et des gouffres. Ouf! Arrivé en bas, pour me rendre compte que j'ai un autre "fonctionnaire qui fonctionne" aux trousses. Un state trooper, il descend de sa voiture patrouille. Le vrai shérif, la chemise qui pète sur le dos, le ceinturon bardé de tout ce que comporte le catalogue Sears de bébelles.
(Ce texte est une traduction très libre de la véritable conversation, traduction fournie par Yves le polyglotte)
-Vous savez pourquoi je vous arrête?
-Aucune idée, monsieur l'agent.
-Vous rouliez à 46 miles à l'heure dans une zone de 25, près du double de la vitesse permise. Permis de conduire et enregistrement svp.
Je lui remets les papiers et le visage de plâtre commence à craquer. Il ne connait pas ce genre de certificats et il repart vers sa voiture. Il revient pour me demander de lui expliquer mon permis de conduire et là, le plâtre craque de plus en plus. Je vois qu'il est dans l'embarras et je tente la question qui tue: "Combien cela fait 46 m/h en kilomètres/heure?" Il n'en a aucune idée et on recommence à discuter de plus belle en français, Yves m'accuse d'être blindcolor, moi je lui dis que ses cadrans sont trop petits et que je n'ai pas mes lunettes, on spécule sur le calcul et pendant tout ce temps, l'agent nous regarde complètement sidéré. Il repart vers sa voiture et là c’est long, très long, je suis certain d'écoper d'une bonne amende.
Il revient et me dit: "Je vous comprends, quand je vais au Canada, je ne comprends rien aussi à votre système, soyez prudent, vous venez de sauver une amende de 275$" Et vive le système métrique!

Pour finir cette journée en beauté, nous avons pris la direction de "Sol Duc" des sources thermales (ça sent pas bon!)  Entre nous, n'en parlez surtout pas à Yves, mais il croyait que l'on se baignerait dans les geysers!
Bon il est tant de reprendre la route vers le Sud. Mais on  avance pas vite, car il y a toujours quelques choses qui retiennent notre attention et de toute façon il n'y a rien qui presse, alors pourquoi ne pas voir le National Rain Forest?
Ici il tombe en moyenne douze pieds de pluie par année! C'est un environnement tropical dominé par des montagnes et des cascades d'eau qui descendent des glaciers. (On s’est gelé les bijoux de famille encore une fois)
La végétation pousse partout
On se croyait au pays des géants
Ne me cherchez pas sur la photo, je suis tombé avant d'arriver!
Il y avait aussi des amazones sanguinaires

Et que dire de l'eau! Il me semble que cela fait une éternité que je n'ai pas vu de l'eau si limpide!
Prochain rendez-vous!
Le mont Rainier et le volcan du mont St-Helen