Le bilan
Nous avons été renversés par les réactions ou plutôt le tsunami de réactions suite à l'annonce de notre dernière chronique, en voici quelques exemples :
"Les États-Unis retournent en récession, la bourse chute."
New York Times, édition du 9 mai 2011.
" J'ai ordonné de fermer les frontières, ils doivent demeurer ici."
Président Barack Obama, discours à la nation du 10 mai 2011.
" Le pape Benoit XVI atterré."
Radio-Vatican, édition du 9 mai 2011.
" Bonne nouvelle pour l'économie de St-Pie."
St-Pie journal, édition spéciale du 10 mai 2011.
" Savais même pas qu'ils étaient partis?"
Steven Harper, discours à la Chambre des Communes.
Blague à part, nous vous remercions pour vos courriels concernant notre dernière chronique et je voudrais partager avec vous un extrait d'un de ces courriels. J'aurais pu tous les choisir, mais celui-ci nous a fait bien rire. Il est d'une fidèle lectrice:
"Je suis vraiment contente à l'idée de votre retour, mais je vais franchement m'ennuyer de vos aventures! Je sais, je peux toujours m'abonner à National Geographic (NG) mais je suis certaine que ce ne sera pas aussi rafraîchissant! Je crois que la barre est trop haute pour NG."
Michelle Tessier, St-Pie.
C'est ce genre de courriel qui nous a forcés à vous surprendre, et ce,
à chaque chronique, merci de votre support.
Donc après,
335 jours d'errance,
21,550 kilomètres,
38 États américains visités,
5658 litres d'essence,
65,000 mille aéroplans accumulés,
868 réglisses aux cerises bouffées sur la route,
Voici nos impressions de cette belle et surtout enrichissante aventure.
Pour ne pas rendre cet exercice trop fastidieux, je vais tout simplement répondre aux questions que vous nous avez fait parvenir durant cette dernière année.
. *Refairiez-vous le même voyage et si oui, toujours avec un autre couple?
Sans hésiter, OUI! Le même itinéraire et avec les mêmes gens. Nous n'avons pas un seul élément négatif à citer. De plus, partir deux couples est presque essentiel pour une si longue période, car nous aurons toujours besoin de côtoyer des gens de notre culture et de pouvoir discuter plus facilement. L'élément sécurité est aussi une donnée à prendre en considération. Pour ce qui est des compagnons de voyage, prendre le soin de bien les choisir. Yves et Manon ont été des compagnons de voyage parfaits. Ils ont eu la gentillesse de m'endurer durant tout ce temps, car je suis persuadé que j'ai certainement dû les déstabiliser à maintes occasions.
*Avez-vous des regrets concernant ce voyage?
Oui, celui de n'avoir pas eu l'occasion de visiter le Mexique, le Guatemala et le Bélize comme prévu. L'annulation de cette caravane a été un coup dur à encaisser et cela nous a pris un certain temps pour en accepter l'idée. Cette occasion ne se représentera plus jamais, je crois, alors nous devrons trouver un autre moyen de combler ce vide.
*Quel état américain vous a le plus impressionné?
Hum! Plusieurs États pourraient faire partie de la réponse, mais pour n'en citer qu'un, je vais choisir la Californie pour San Francisco, la vallée de Napa, Oceanside, le civisme des gens et la qualité de vie de cet État. Seule déception, pas assez chaud pour y passer l'hiver.
*Et l'état qui vous a le moins attiré?
Probablement le Nouveau-Mexique. On dirait que cet État est à l'article de la mort. Plusieurs villages ou villes semblent à l'abandon, que de longues routes parsemées de villages où le temps s'est arrêté. Il fallait calculer les distances pour être certain d'avoir l'essence suffisante.
*Que pensez-vous des parcs nationaux?
Que du bien, tous sont superbes et aménagés en fonction du tourisme. Un exemple à suivre! Nous avons visité les parcs Custer, Yellowstone, Olympic, Rainforest, Yosemite (mais je ne l'ai pas visité, j'étais malade) Grand Canyon, mont Rainier, mont St-Helen, les Badlands, North Cascades parc, White Sands et plusieurs campings d'État.
Notre coup de coeur va pour un petit parc, mais qui nous a charmé par sa diversité, le mont Rushmore, Sturgis, les routes de montagnes et les bisons en liberté:
le parc Custer dans le Dakota du Sud,
mais suivi de très près par le parc Yellowstone.
*La ville la plus intéressante?
Sans hésitation, San Francisco en Californie, pour les quartiers chinois, japonais, français, italien, etc. Pour Alcatraz, le tramway, le fishermen's wharf. Cette ville est à l'origine de beaucoup de mouvements comme les hippies et les révolutions musicales. On peut toujours ressentir que San Francisco est en évolution et qu'elle continuera à être un phare dans l'évolution des modes et des pensées en Amérique.
*La ville la moins intéressante?
Deux villes se méritent les lauréats. "Mon coup de coeur" va pour Los Angeles en Californie, ici le superlatif "trop" est le plus approprié. Trop de points négatifs, trop de monde, de circulation, de pollution, trop impoli et trop nez en l'air. Mon deuxième choix est Roswell au Nouveau-Mexique, si c'est ce genre de vie que nous promettent les extra-terrestres, alors il faut résister aux envahisseurs. D'une désolation et un tel état d'abandon! Ma pire déception.
*Le meilleur restaurant?
La chaîne de restaurants "Cheesecake factory". Un décor original avec un menu qui l'est tout aussi. Toujours commander un plat pour deux, car comme partout, les portions sont immenses.
*Le pire restaurant?
Tous les autres, ils ne l'ont pas l'affaire. Je crois qu'en une année, nous n'avons pas été plus de 15 fois au resto, trop de friture. Mais la palme va à "Golden Coral" où la devise est certainement: "Ici, on bourre les ti-vieux", à oublier!
*Les gens les plus sympathiques rencontrés?
Sans hésitation, Louise et Raymond. Une Franco-ontarienne et un québécois qui demeurent maintenant en Alberta. Nous garderons toujours un excellent souvenir et espérons-le, leur amitié. Leur seul défaut, ils ont voté pour Harper!
*Les gens les moins sympathiques?
Un québécois à Galveston, même pas la peine d'en parler plus.
*Avez-vous eu peur quelques fois?
OUI! Pas des humains, mais des conditions météorologiques. Nous avons eu la chance de naviguer entre les mauvais systèmes météo, cependant à 4 ou 5 reprises, nous avons eu la "chienne". Évacuation d'un camping, car nous étions pris entre 2 tornades à Welcome City. Puis, on s'est réfugiés dans l'office d'un camping dans les Badlands (Dakota du Sud) pour nous protéger d'une tempête de vent. De nouveau réfugiés dans un supermarché, car une tornade d'eau venant de la mer s'abattait sur la ville de Largo en Floride. Dans ce même épisode, nous avons été forcés de nous arrêter à 4 reprises pour nous protéger des bourrasques de vent et on nous a bloqué l'accès au pont de la baie de Tampa, car le vent nous aurait fait chavirer. À Lafayette (Louisiane) les tornades nous encerclaient, mais nous n'avons rien eu. Et je vous fais grâce des quelques fois où nous ramassions le portable, les papiers importants et quelques effets personnels pour se réfugier dans les toilettes des campings.
C'est devenu une seconde nature de toujours s'informer de l'endroit où s'abriter en cas de pépins. C'est comme le reste aux États-Unis, toujours "the biggest!"
*Y a-t-il des valeurs américaines que vous aimeriez emporter au Québec?
Oui! J'en compte 4:
1- Dire bonjour à tout le monde que l'on rencontre: C'est dérangeant au début, mais on apprécie par la suite. Tout le monde se parle, c'est fascinant! C'est très facile de lier la conversation avec ces gens, personne ne vous envoie promener. Je vais tenter cela à mon retour, mais je crains de passer pour un "spécial" mais je vais tout de même le faire, c'est si plaisant.
2- Les valeurs familiales: les Américains ont en moyenne 3 ou 4 enfants. Ils sont très proches de la famille, il n'est pas rare de voir des familles avec en plus la belle-mère et les chums des enfants. Plus de 9 personnes dans la même roulotte, un joyeux bordel!
3- Le civisme envers les piétons et les cyclistes: C'est étonnant de voir les véhicules qui s'immobilisent pour vous laisser le passage, soit à pied ou à vélo. Manquer de courtoisie envers les piétons peut coûter cher en amende, mais je crois que ce n'est pas cela, qui les faire agir de cette façon, c'est en eux. Tout un exemple à suivre.
4- La fierté d'être américain et du drapeau: Cela me renverse et je les jalouse d'être si fiers de leur identité. Le drapeau est sacré et tous les métiers qui sont aux services de la patrie comme pompiers ou soldats sont élevés au rang de héros. On m'a félicité pour avoir donné ma vie aux services des citoyens de Montréal! Il faut le voir pour le croire. Avoir 1/10 de cette fierté envers le drapeau du Québec et il y aurait déjà belle lurette que nous serions une nation.
* Il doit y avoir des valeurs que vous ne voudriez pas voir apparaître au Québec?
Oui, c'est évident aussi, en fait j'en vois deux:
1- Le culte du revolver : Dans certains États de l'ouest, comme le Texas et l'Arizona, le culte du fusil est incompréhensible pour des personnes comme nous. De voir son voisin de roulotte se promener en short avec son revolver à la ceinture c'est troublant et quand on discute avec eux, ils sont tout surpris et incrédules lorsqu'on leur dit qu'ils ne pourraient pas se pavaner comme cela, chez nous. De quoi ont peur les Américains? D'eux-mêmes je pense.
2- Le Bon Dieu partout: Jésus est partout, il conduit les camions, il guide les avions, l'armée, la politique. Il y a une multitude d'églises de confessionnalité différentes et le dimanche, elles sont toutes remplies. Dieu a sa place dans les églises, mais on s'en sert à toutes sortes de sauces, bonnes et mauvaises.
*Quel est le fait le plus cocasse qui vous soit arrivé durant ce voyage?
Je me suis fait demander en mariage par un homme à Myrtle Beach. Je pogne encore!
*Avez-vous eu peur quelques fois?
OUI! Pas des humains, mais des conditions météorologiques. Nous avons eu la chance de naviguer entre les mauvais systèmes météo, cependant à 4 ou 5 reprises, nous avons eu la "chienne". Évacuation d'un camping, car nous étions pris entre 2 tornades à Welcome City. Puis, on s'est réfugiés dans l'office d'un camping dans les Badlands (Dakota du Sud) pour nous protéger d'une tempête de vent. De nouveau réfugiés dans un supermarché, car une tornade d'eau venant de la mer s'abattait sur la ville de Largo en Floride. Dans ce même épisode, nous avons été forcés de nous arrêter à 4 reprises pour nous protéger des bourrasques de vent et on nous a bloqué l'accès au pont de la baie de Tampa, car le vent nous aurait fait chavirer. À Lafayette (Louisiane) les tornades nous encerclaient, mais nous n'avons rien eu. Et je vous fais grâce des quelques fois où nous ramassions le portable, les papiers importants et quelques effets personnels pour se réfugier dans les toilettes des campings.
C'est devenu une seconde nature de toujours s'informer de l'endroit où s'abriter en cas de pépins. C'est comme le reste aux États-Unis, toujours "the biggest!"
*Y a-t-il des valeurs américaines que vous aimeriez emporter au Québec?
Oui! J'en compte 4:
1- Dire bonjour à tout le monde que l'on rencontre: C'est dérangeant au début, mais on apprécie par la suite. Tout le monde se parle, c'est fascinant! C'est très facile de lier la conversation avec ces gens, personne ne vous envoie promener. Je vais tenter cela à mon retour, mais je crains de passer pour un "spécial" mais je vais tout de même le faire, c'est si plaisant.
2- Les valeurs familiales: les Américains ont en moyenne 3 ou 4 enfants. Ils sont très proches de la famille, il n'est pas rare de voir des familles avec en plus la belle-mère et les chums des enfants. Plus de 9 personnes dans la même roulotte, un joyeux bordel!
3- Le civisme envers les piétons et les cyclistes: C'est étonnant de voir les véhicules qui s'immobilisent pour vous laisser le passage, soit à pied ou à vélo. Manquer de courtoisie envers les piétons peut coûter cher en amende, mais je crois que ce n'est pas cela, qui les faire agir de cette façon, c'est en eux. Tout un exemple à suivre.
4- La fierté d'être américain et du drapeau: Cela me renverse et je les jalouse d'être si fiers de leur identité. Le drapeau est sacré et tous les métiers qui sont aux services de la patrie comme pompiers ou soldats sont élevés au rang de héros. On m'a félicité pour avoir donné ma vie aux services des citoyens de Montréal! Il faut le voir pour le croire. Avoir 1/10 de cette fierté envers le drapeau du Québec et il y aurait déjà belle lurette que nous serions une nation.
* Il doit y avoir des valeurs que vous ne voudriez pas voir apparaître au Québec?
Oui, c'est évident aussi, en fait j'en vois deux:
1- Le culte du revolver : Dans certains États de l'ouest, comme le Texas et l'Arizona, le culte du fusil est incompréhensible pour des personnes comme nous. De voir son voisin de roulotte se promener en short avec son revolver à la ceinture c'est troublant et quand on discute avec eux, ils sont tout surpris et incrédules lorsqu'on leur dit qu'ils ne pourraient pas se pavaner comme cela, chez nous. De quoi ont peur les Américains? D'eux-mêmes je pense.
2- Le Bon Dieu partout: Jésus est partout, il conduit les camions, il guide les avions, l'armée, la politique. Il y a une multitude d'églises de confessionnalité différentes et le dimanche, elles sont toutes remplies. Dieu a sa place dans les églises, mais on s'en sert à toutes sortes de sauces, bonnes et mauvaises.
*Quel est le fait le plus cocasse qui vous soit arrivé durant ce voyage?
Je me suis fait demander en mariage par un homme à Myrtle Beach. Je pogne encore!
*Quelle serait la situation idéale pour que vous puissiez continuer à faire cette vie?
Tout d'abord, un lieu où nos parents, enfants, petits-enfants, amis, gang du hockey, du golf, du ski et de la chorale seraient. Ajoutez maintenant les ingrédients suivants: le climat social de la Californie, l'eau cristalline de Panama City beach (Floride), les activités du Viewpoint Resort (Arizona), de la température de Myrtle beach (Caroline du Sud) en mai, les vagues d'Oceanside (Californie) et le climat sec de l'Arizona.
Offrez-nous tout cela et "Où est-ce qu'on signe?"
Mais ceci étant une utopie, alors on rentre sur nos terres.
*Quelle est la suite des choses maintenant?
En ce dimanche, 15 mai 2011 à 12:32 et si la tendance se maintient, nous allons rentrer tout doucement à St-Pie, mettre le camion et le 5th-wheel en vente immédiatement, car nous ne voyons pas comment nous pourrions repartir de si tôt. Nous avons constaté et réalisé qu'il serait impossible d'aller vivre 6 mois sur un "resort" dans le sud, car nous n'avons pas encore atteint la maturité nécessaire. Nous avons été stationnaires 3 mois en Arizona et il était temps que l'on quitte. Nous devons toujours être en mouvement. Les 12 États qu'il nous reste à visiter doivent être faits durant l'été, donc une autre impossibilité.
De plus, advenant le fait que nous pourrions repartir, il faudrait changer notre unité et par le fait même, le camion. Car vivre dans un 28 pieds, cela passe pour une année, mais pas comme "fulltimer".
Donc, pour le moment, nous reprendrons possession de notre maison, allons faire du "relooking" pour lui donner une nouvelle allure et modifier l'affectation de certaines pièces. Se "grounder" un petit peu et reprendre contact avec notre réalité.
Mais, vous nous connaissez mieux maintenant
et vous êtes certains que nous rebondirons bientôt!
Alors, tenez-vous prêts pour les nouvelles aventures de
Guy et Carole sur la route!
Bientôt disponible dans un kiosque à journaux près de chez vous!
"À tous ceux et celles qui ont fait partie de notre vie durant cette belle aventure, nous vous dédions nos souvenirs."